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La lumière de la foi chrétienne

homélie de l’épiphanie

Je crois que les chrétiens ne soupçonnent pas à quel point leur foi est un trésor et une richesse enviable. Il arrive que nous passions notre temps à nous faire excuser d’être chrétien : oui, c’est vrai, je suis chrétien mais tu sais, ce n’est pas forcément pour cela que je suis coincé, ou attaché à des choses dépassées, ou même bête et incapable d’évoluer avec mon temps...

Quand je regarde la cohérence de la foi chrétienne, quand je vois ce qu’elle produit dans le cœur de ceux qui aiment Dieu, quand je perçois tout le trésor de sagesse qui est véhiculé par l’Église, je constate que nous avons plutôt de quoi dire : oui, c’est vrai, je suis chrétien, je suis content de l’être, je ne voudrais pas changer, et je crois même que ma foi est une lumière pour le monde, et une lumière pour toi qui me regarde peut-être avec condescendance.

Je ne veux pas dire que ceux qui ne croient pas en Dieu sont idiots. Mais par le Christ Dieu nous apporte tant de choses qui nous enrichissent et agrandissent notre vie.

Cela nous fait du bien quand des mages modernes apportent leur encens, leur or, leur myrrhe à Jésus : quand telle ou telle célébrité de la science, de la politique ou du spectacle apporte son témoignage de foi. Nous en avons d’autant plus besoin en ce temps de contradiction, ce temps qui est gêné de Dieu...

Notre foi est lumière. Elle est lumière pour notre vie. Elle est lumière pour l’humanité. Le cœur de l’homme attend tellement cette révélation. Parfois la certitude que Dieu aime tout les hommes nous a enlevé le sentiment de l’urgence de témoigner de son amour. Oui, Dieu aime tous les hommes, mais à quoi bon un amour qui n’est pas connu et qui en outre n’est pas échangé. Supposez, dans cette ville, un jeune homme aime secrètement une jeune fille... Il n’ose pas le lui dire, par crainte de l’embarrasser. Ses amis connaissent la nouvelle mais ne cherchent pas à faire avancer la situation. Et personne d’autre ne met la jeune fille au courant. Ils auraient pu couler des jours heureux ensemble, mais voilà, cet amour est resté secret, à tout jamais, et eux sont restés seuls. Par rapport à beaucoup d’habitants de cette ville, de ce pays, de ce monde, Dieu est dans cette situation.

Pour que nous partagions ce trésor, cette nouvelle de l’amour de notre Dieu, il faut le cultiver en nous toujours davantage. Nous le ferons comme les mages, en imitant leur façon de faire : ils viennent à Jésus pour l’honorer, pour l’aimer, et non pas d’abord en attendant une faveur. Ils viennent, ils apportent leur cadeau, ils adorent l’enfant et ils repartent tout joyeux. Que puis-je apporter à Jésus pour l’honorer, pour lui dire mon respect, mon amour, mon admiration? Il y a notre charité, cet amour qui s’intéresse à l’autre avant de penser à ce qu’il peut m’apporter. Il y a notre foi, les efforts que nous ferons pour la garder vivante malgré les doutes insinués par les personnes ou les événements. Et il y a notre espérance, les combats pour chasser le découragement ou le repli sur soi. A côté de ces trois grand cadeaux, il y a aussi notre temps, un quart d’heure de notre journée pour lui. Notre attention, notre écoute envers Dieu. Et aussi nos enfants, nos proches, tous ceux à qui nous voulons montrer Dieu.

Apportons au Seigneur nos coffrets pour lui témoigner notre amour, et je fais le voeux que cette relation que nous tisserons chacun avec Dieu donne envie à d’autres.