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homélie du lundi de Pâques

Dans les lectures nous remarquons deux tendances :
- les chefs des prêtres nient la résurrection, la ridiculisent, en font une invention (Mt 28,13 : « Voilà ce que vous raconterez : ‘Ses disciples sont venus voler le corps, la nuit pendant que nous dormions’. »)
- les apôtres montrent qu’il ne s’agit pas d’une invention mais que cela appartient au plan de Dieu. (Ac 2,23 : « Cet homme, livré selon le plan et la volonté de Dieu » Voir aussi l’allusion à David le prophète au v.31 : « Il a vu d’avance la résurrection du Christ, dont il a parlé ainsi : Il n’a pas été abandonné à la mort, et sa chair n’a pas connu la corruption. »)
Il en est de même de toutes les paroles d’accomplissement des Écritures qui parsèment les évangiles. Elles ne disent pas que Jésus a vécu un destin écrit d’avance, elles affirment plutôt que ce que Jésus a vécu n’est pas l’invention d’une nouvelle religion comme il en naissait tant dans le monde d’alors mais la réalisation de l’espérance d’Abraham, de Moïse et des prophètes.

Dans la confrontation de notre foi au monde et à nous-mêmes, à nos propres raisonnements, nous nous trouvons dans la même posture. La résurrection est-elle une invention, une consolation vide ou la réalité plus réelle que tout, plus réelle même que la mort que nous sommes sûrs de connaître ?

Pour trancher, cherchons une expérience du Christ ressuscité. Non pas une apparition, ni une manifestation sensible (tant mieux si elle est donnée, mais cela ne se recherche pas). Mais l’expérience d’une personne entrée dans notre vie, de quelqu’un à qui nous nous rapportons, que nous choisissons, que nous cherchons à découvrir.

Par notre jeûne, nos privations, nos renoncements, nous avons éduqué et affiné nos attentes, notre capacité à vouloir et désirer. Par notre médiocrité dans l’effort de carême nous avons aussi appris l’humilité. Nous voilà prêts pour vivre cette expérience de Jésus, le cœur un peu dépouillé de nous-mêmes, le cœur un peu plus disponible.

Tant de gens qui nous précèdent ont fait cette expérience du Christ. Elle est à notre portée. Je crois qu’il suffit d’oser s’attacher à lui, et d’agir en conséquence : agir comme des gens qui se sont attachés à quelqu’un, qui se vivent comme liés d’amour.

Bon temps pascal, très chers amis du Christ !