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la parabole des talents

homélie d’une veillée de prière pour les couples

Ce soir, en priant pour la fidélité dans le couple, nous voici amenés à réfléchir sur cette parabole des talents (Mt 25). Les talents reçus, quels sont-ils ?

Ce qui y correspond le mieux, c’est le don de notre vie, et aussi, ce qui en fait le cœur : notre capacité à aimer. Je ne dirais pas que c’est le couple qu’on vit, car on n’en est qu’à moitié responsable, même si c’est déjà beaucoup. Ces talents, c’est quelque chose qui nous est donné, qui devient véritablement à nous — bien que nous n’en sommes pas les créateurs — et dont nous répondons intégralement.

On en reçois cinq, deux ou un. Il n’y a pas de jalousie ni de comparaison entre ceux qui les reçoivent. Il n’y a pas de grande justification de la part de celui qui donne : « à chacun selon ses capacités ».

Quand nous pensons aux talents comme capacité d’aimer, nous constatons que nous n’avons pas inventé l’amour, nous n’en sommes pas le créateur, mais cette capacité d’aimer nous est propre, et nous devenons créateur de l’amour que nous donnons.

Comme dans la parabole, nous pouvons faire produire cette capacité, qu’elle soit grande ou moins grande, et ce qui est évalué n’est pas le résultat brut, mais la façon dont nous avons utilisé à plein ce don reçu. Il y en a qui pourront présenter plus de résultats que d’autres, parce qu’ils jouissaient d’une nature heureuse, spécialement bien disposée, que la tendresse débordait d’eux comme d’une source ; ils pourront présenter plus de résultat que ceux qui ont lutté toute leur vie pour se défaire d’une carapace acquise dès l’enfance. Mais ce n’est pas le résultat que le Seigneur regarde ; il considère plutôt l’engagement de faire quelque chose avec le don reçu, quelle que soit ce don.

Un seul est blâmé, celui qui a eu peur. Peur d’aimer, besoin de se protéger, choix de ne pas se risquer dans l’aventure de l’amour car on ne veut pas y laisser des plumes... Celui qui agit ainsi considère que le maître est dur et exigeant... N’est-ce pas comme de penser que la vie est dure et demande trop de nous ?

Quant à nous, allons de l’avant, de tout notre cœur, ce cœur que Dieu nous donne pour que nous lui fassions porter du fruit.