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Veillez donc ! Quelle grâce !

homélie du 30 novembre 2008

Au moment où nous nous sentons le plus fatigué dans l’année, en cette fin d’automne, quand nous voudrions faire une longue sieste, Jésus nous dit : Prenez garde, veillez : car vous ne savez pas quand viendra le moment. Le maître de maison peut arriver à l'improviste et vous trouver endormis. (Mc 13,33.36)

Qu’en est-il autour de nous ? Y a-t-il beaucoup de veilleurs ? Ne sommes-nous pas plutôt dans la situation que décrivait Isaïe : « Personne n’invoquait ton nom, nul ne se réveillait pour recourir à toi » (Is 64,6).

Il y a une originalité de l’attitude chrétienne dans le monde : le chrétien est dans le monde comme un veilleur. Quelqu’un est veilleur lorsqu’il peut dire : j’agis de telle façon car je suis témoin d’une autre réalité, qu’on ne voit pas encore mais que je prends en compte et vers laquelle je dirige mon attention et tout mon être.

Ainsi je renonce à tel style de vie matérialiste parce que je veux que mon regard se tourne vers plus loin, plus haut. J’accepte telle réalité contraignante ou difficile dans ma vie car je sens que c’est ce que Dieu attend de moi, ce Dieu qu’on ne voit pas, que beaucoup disent inexistant, mais pour qui je veux veiller.

Nous ne voulons pas laisser notre attention s’endormir en ne considérant que ce qui se voit et ce qui s’expérimente immédiatement. Nous avons raison de le faire, puisque la Parole de Dieu aujourd’hui nous dit « Dieu est fidèle, lui qui vous a appelés à vivre en communion avec son Fils, Jésus Christ notre Seigneur. » (1Co 1,9)

Dans la parabole de l’évangile, le maître de maison est parti en voyage et a laissé tout pouvoir à ses serviteurs. Nous pouvons y voir une représentation de Dieu qui confie la création aux hommes. Il leur a laissé gérer le monde à leur guise, mais quand il reviendra, pourra-t-il se dire que les hommes ont veillé, qu’ils ont accompli leur mission de la façon qu’Il attendait ? Il y a tant de façon de déserter son poste, de s’endormir. Je pense à toutes ces situations où nous faisons la guerre, au loin ou auprès de nos proches ; à cette tentation de complétement lâcher notre foi, de ne plus resté accroché, de ne plus entretenir la flamme ; je pense à nos abus de pouvoir...

Au lieu de cela, le Seigneur attend que nous soyons dignes du cadeau qu’il nous fait.

Pour bien vivre cet Avent, rendons grâce au Seigneur de nous avoir confié tant de bien, et soyons reconnaissants pour cette mission qu’il nous donne, cette mission de veilleur, que nous pouvons même accomplir dans une vie toute simple. Cette reconnaissance et cette action de grâce déploieront en nous les forces de renouveler notre vie.