homélie de la fête de l’Annonciation
(aujourd’hui il y a même moyen d’avoir l’homélie en vidéo sur cette page, à la minute 19’50)

{joomplu:169}Avec quelle discrétion Dieu entre dans le monde ! Regardez un peu : dans un village obscur, inconnu même de l’Ancien Testament… une jeune fille de ce village… Et comment Dieu dit qu’il va venir ? C’est l’annonce d’une conception : il commencera comme un tout petit embryon. Mais qui aura ceci de spécial : il vient de Dieu.

Il y a là le mélange d’une extrême simplicité et d’une grandeur sans pareil. C’est comme ça que Dieu vient. Et ili ne faut pas s’étonner si c’est aussi comme ça qu’il vient dans nos vies, avec ce mélange de simplicité et de grandeur. Et comment peut-il venir, dans ce cas ? Avez-vous remarqué que l’ange ne vient pas demander « est-ce que tu voudrais bien ? » Non, l’ange vient plutôt annoncer comment cela va se passer. Et bien sûr il y a cette acceptation très belle de Marie : « que tout se passe pour moi selon ta parole ! »… Mais l’ange n’est pas venu demander la permission. Et pourquoi donc ? Est-ce que Dieu force Marie ? Pas du tout, mais Dieu a déjà vu les dispositions du cœur de Marie, et combien le cœur de Marie est tout ouvert à lui, combien le cœur de Marie le cherche, lui le Père, et combien son cœur désire la manifestation de sa gloire et son salut. Alors oui, Dieu peut venir sans même demander la permission, car il sait que ce cœur l’attend. Et il a besoin de ce cœur pour pouvoir réaliser sa promesse.

Encore aujourd’hui, si nous disons « où est Dieu ? », il faut être prêt aussi à dire : me voici, Seigneur, je viens faire ta volonté. Car Dieu n’agit pas sans les cœurs. Il ne l’a pas fait sans Marie. Ni sans l’ouverture du cœur de Jésus, qui va toujours dire : Père, non pas ce que moi je veux mais ce que toi tu veux… une ouverture totale envers son Père.

L’aurore du salut a été possible parce qu’il y a des cœurs comme celui de Marie, et très vite comme celui de Joseph, qui cherchent Dieu, qui veulent tout ce qu’il veut, qui offrent leur personne au projet de Dieu, ayant bien compris que c’est un projet de bonté, de lumière, de joie pour beaucoup.

Cela me fait penser à ceux qui en ces jours offrent également leur personne pour soigner les autres, pour les arracher si possible à la mort, sans relâche. Qu’ils soient mus par la foi ou pas, ils vivent l’obéissance à l’image de Dieu en eux, qui se traduit par tant de bonté, de dévouement et de créativité pour les autres. Ils expriment qui est Dieu et combien il aime l’humanité.

Cette fête nous dit que Dieu est là et qu’il agit. Et si nous voulons le voir, ne restons pas les bras croisés car Dieu n’est pas venu comme un chef de guerre ou un gouvernant qui déciderait sans nous. Il est venu en comptant sur la foi, sur l’accueil des hommes. Retroussons les manches de notre cœur, pour devenir ses alliés et goûter ainsi sa lumière et sa joie. Belle fête de l’Annonciation !