homélie du 2e dimanche ordinaire, 17 janvier 2021

{joomplu:101} Avec vous je voudrais méditer sur le fait que Dieu appelle. Nous le voyons appeler Samuel. Il l’appelle et lui confie une mission (malheureusement, cette partie n’est pas lue à la messe). Le Christ, le Fils de Dieu, appelle lui aussi. Aujourd’hui il appelle Pierre, après avoir invité André et Jean à venir expérimenter la vie avec lui : « venez et vous verrez ». On peut dire que si Dieu appelle, cela signifie qu’il compte sur nous, et il compte sur nous parce que nous comptons pour lui.

C’est un fait que Dieu compte sur l’être humain, tant pour continuer sa création que pour annoncer la bonne nouvelle de son Royaume. Il y a d’abord cette transformation du monde, à l’œuvre depuis que l’homme pense et choisit. Par l’engagement responsable de notre liberté, par tous les choix que nous faisons, par notre façon de nous dépenser pour le bien, nous pouvons faire progresser la création. C’est inscrit en nous, comme loi de notre être, de le faire avec justice et solidarité. Dieu compte sur nous pour cela. Ensuite, depuis les prophètes et la venue du Seigneur Jésus, Dieu compte sur nous également pour annoncer la bonne nouvelle du Royaume de Dieu, la bonne nouvelle de son amour et de notre destinée éternelle. Cet appel de Dieu s’adresse aux baptisés, et pour certains d’entre eux il y a un appel spécial à se consacrer entièrement au service du Royaume.

Bien sûr, depuis le début l’homme a aussi dit : je ne veux pas que Dieu compte sur moi, je ne veux en faire qu’à ma tête. Quand on voit le désastre, on aurait parfois envie de dire : ô Seigneur, pourquoi as-tu voulu compter sur nous ? Ne pensais-tu pas qu’il y avait trop de risques ? Mais non, Dieu voulait vraiment des partenaires avec qui partager tous ses biens. Il ne voulait pas des humains bien dressés dans je ne sais quel chenil divin. Il voulait des êtres qui lui répondent par eux-mêmes ; pas des êtres bien dressés, mais des êtres bien libres. L’engagement de notre liberté pour chercher son Royaume et faire les œuvres de l’amour a de l’importance pour lui. C’est pourquoi, au lieu du dressage, pour nous il y a l’appel. Être dans toute la Création, parmi tous les vivants, celui qui est appelé par Dieu, cela souligne la grandeur de l’être humain. Le fait que Dieu appelle nous montre à quel point nous comptons pour lui, à quel point nous sommes précieux pour lui.

Depuis la venue du Christ, notre bonheur est de nous mettre à sa suite, de devenir disciple, de dialoguer avec lui, de dire comme Samuel : « parle, Seigneur, ton serviteur écoute ! » Quelle libération, pour celui qui cherche la vérité et le bonheur, de trouver le Christ, de pouvoir le chercher honnêtement et résolument, de lui dire « où demeures-tu ? », de devenir son disciple !

Au contraire, quelle tristesse et quel esclavage lorsque nous perdons notre liberté en disant : aujourd’hui je fais ce que je veux, demain peut-être je chercherai la vérité, mais pour le moment je préfère la politique de l’autruche. Le vide remplit peu à peu tristement notre vie, tandis que de son côté Dieu reste avec son appel sur les bras. Il y a aussi un autre drame de notre temps : penser qu’il y a un dieu mais au lieu de dire « ton serviteur écoute », se dire à soi-même : à quoi Dieu peut-il me servir ? Va-t-il entrer dans ma quête de spiritualité ? Va-t-il correspondre à ce que je voudrais qu’il soit ? Sera-t-il mon serviteur ?

En bref, dans tout cela, faire ce qu’on veut, vouloir que Dieu soit comme on veut, c’est le chemin de la tristesse. Tandis que répondre à son appel, accepter de l’écouter, de le suivre, c’est le chemin de la joie et de la lumière. Cela ne sera pas sans renoncements. Mais c’est pour être plus libres. Libres de nous-mêmes, libres pour aimer vraiment. « Parle Seigneur, ton serviteur écoute. » Je veux rester auprès de Toi !