homélie du 16e dimanche B, 18 juillet 2021

{joomplu:557} Jésus, c’est lui le vrai berger. Il est le berger que le peuple d’Israël attendait. Il est le berger dont a besoin l’humanité déboussolée, l’humanité qui est soumise aux décisions de ceux qui cherchent surtout leur intérêt, celui de leur parti, de leur clan ou de leur multinationale. Jésus est le berger qui sait où il doit nous conduire et comment : il nous conduit vers le Père, il est le chemin, la vérité et la vie.

Voici le but : notre Père, la source de notre vie, de notre joie, lui notre espérance, lui que nous cherchons. Aller vers Lui, c’est vivre. L’aimer, c’est trouver le bonheur. Lui unir notre vie, c’est avancer dans la paix, c’est avancer vers la victoire finale, quand il aura achevé son œuvre en nous, quand son amour nous aura rendus éternels, unis à Lui pour toujours.

J’ai l’impression que la figure du berger a beaucoup disparu dans la pensée de l’Église d’aujourd’hui. On a bien insisté sur le peuple de Dieu, et c’est juste, mais ça a été trop souvent pour douter des pasteurs et pour réclamer un prétendu pouvoir démocratique. La figure du berger a disparu en même temps que celle du but qui nous était proposé, car parler de la vie éternelle c’était de l’évasion et il fallait surtout parler de comment mieux vivre aujourd’hui. Ce n’était plus la mode de parler de comment aller au paradis, ou de comment ne pas faire le jeu du diable. Pourquoi un berger s’il ne faut aller nulle part, s’il suffit de tourner en rond, de passer le temps le mieux possible, d’accompagner sans aller vers un but ultime ? L’Église qui vit ainsi n’appelle plus, elle fait juste du recrutement pour sa survie. Mais pourquoi devrait-elle survivre ? À quoi sert l’Église si elle ne montre plus le Ciel de notre Père ? Bien sûr, elle peut encore donner quelques indications morales pour améliorer la société, pour l’empêcher de sombrer davantage dans l’individualisme qui hait la vie. C’est déjà beau. Mais c’est beaucoup trop peu.

Nous venons de lire : le Christ a apporté la bonne nouvelle de la paix. Par lui, en effet, nous avons, dans un seul Esprit, accès auprès du Père. (Ép 2,18). Voilà le sens du christianisme : aider l’humanité à retrouver l’accès auprès du Père. C’est dans la fidélité au Père que le monde retrouvera la joie, quelles que soient les difficultés.

Voilà aussi ce qui doit motiver le pasteur, le curé et toute son équipe : donner accès au Père en faisant vivre avec Celui qui est le chemin, Jésus, le Seigneur, le Fils de Dieu. C’est ma joie au milieu de vous. Sentir que vos cœurs s’approchent du Père, s’attachent davantage à lui. C’est ainsi que votre vie rayonne, par le service concret des uns, par la prière fidèle des autres, par l’offrande de tous. C’est ma joie quand j’accompagne le groupe des jeunes, quand je les vois joyeux de servir, d’apprendre, de prier. C’est ma joie quand je vois une famille qui cherche Dieu au milieu des épreuves de la vie. C’est ma joie quand je vois revivre la Conférence Saint-Vincent de Paul, qui cherche comment fortifier chez les plus démunis un contact avec l’amour concret de Dieu. C’est ma joie quand la catéchèse aide les enfants et leurs parents à vivre au jour le jour avec le Seigneur qu’ils connaissent un peu mieux. C’est ma joie quand, au fond de moi aussi, je remporte quelque victoire et deviens plus fidèle. Merci du fond du cœur !

J’aime quand nous pouvons travailler ensemble à rendre cette paroisse plus fidèle, plus fervente, plus accueillante. Il me semble que nous vivons de belles choses. À bien y regarder, c’est parce que nous regardons vers le même but et que nous voulons y avancer. Ce but, c’est le pâturage qu’est le cœur de notre Père qui est au cieux. Continuons à chercher comment y amener les gens d’ici, pour qu’ils réjouissent le Seigneur et qu’ils trouvent eux aussi le bonheur.