homélie du 3e dimanche de Pâques

{joomplu:159}Les apôtres sont en train de se demander ce qui se passe. Ils n’ont pas encore compris ce que la résurrection de Jésus changerait dans leur vie. Les voilà retournés à la pêche, mais plus pour très longtemps. Jésus refait irruption dans leur vie. Jésus, quand tu passes dans ma vie, donne-moi de te voir et de t’accueillir. Que je ne dise pas : j’ai pas le temps ! Que je ne sois pas tout absorbé par mes occupations, mon métier ou mes loisirs, au point que tu serais là, sur le rivage de mes journées, et que je passerais devant tes pieds sans te remarquer.

Ce qui a aidé les apôtres à remarquer Jésus, c’est qu’ils avaient peiné toute la nuit sans rien prendre. C’est quand ça ne marche pas comme on veut qu’on peut laisser une place au Seigneur dans notre vie. Si les apôtres étaient tout occupés à trier le poisson, auraient-ils vu Jésus ? Si tout marchait comme nous le voulions dans nos vies, est-ce que nous laisserions une place à Jésus ? Je vois bien que non. Plein de gens courent dans tous les sens sans s’arrêter le dimanche pour le Seigneur. Et souvent, dans l’épreuve, ils ne lui laissent pas de place non plus, mais murmurent contre Dieu. Heureusement, parfois, ils lui entrouvrent la porte de leur cœur. Alors, une joie inconnue commence à se lever dans leur vie ; ils se rendent compte qu’ils ne sont pas seuls. Et même, ils peuvent entendre Jésus leur dire : les enfants, venez dîner ! Venez à l’église partager mon repas ! Partager le repas où je me donne moi-même à vous ! Et notre cœur découvrira que oui, le Fils de Dieu est là, et sa présence dépose en nous la paix et la joie.

Tout autre chose : Jésus permet à Pierre de retrouver confiance en lui, malgré ses défaillances. Rappelez-vous, la triple défaillance passée, de la trahison : « non, je ne connais pas cet homme » ! Et remarquez aussi la faiblesse actuelle de son amour : m’aimes-tu vraiment, plus que ceux-ci ? M’aimes-tu vraiment ? M’aimes-tu ? — Toi, tu le sais, je t’aime…

Et voilà un pécheur, un homme qui peut tomber, faire le mal, ne pas toujours être à la hauteur, un homme dont l’amour du Seigneur reste en-deça de ce que le Seigneur rêve, qui se voit confier un ministère, un service, une responsabilité incroyable : sois le berger de Mes brebis ! !

Après Pierre, il a fallu désigner des successeurs pour continuer cette mission. Spécialement, il y a eu la succession des évêques de Rome, là où saint Pierre a signé de son sang le témoignage qu’il rendait à Jésus. Ces évêques de Rome, on les a appelés papes, et tout au long de l’histoire ils ont assuré ce rôle de conduire les brebis de Jésus vers ses pâturages ; ils ont veillé à ce que l’Église reste branchée sur son Seigneur. Oh, ils ne l’ont pas toujours très bien fait. Plusieurs ont été franchement mauvais. D’autres, très moyens. D’autres encore ont été des hommes exceptionnels. Par eux, Dieu a pu conduire son Église au milieu de toutes les épreuves de l’histoire, traversant tant d’obscurités où personne ne voyait ce qu’il était bon de faire. Certains chrétiens ont décidé de ne plus leur faire confiance ; ils ont créé d’autres Églises, d’autres communautés, et la grande Église du Christ s’est déchirée. Parfois, nous-mêmes, un pape ou un évêque ou un curé ou autre responsable d’Église nous déçoit. Mais ne nous replions pas dans notre coin, car il nous faut rester branchés sur la grande Église si nous voulons que la vie de Dieu soit toujours là à notre portée. Seigneur, apprends-nous à marcher ensemble à ta suite ! Renouvelle notre confiance dans ton Église ! Nous sommes tous plus ou moins pécheurs, mais nous avons la joie de marcher ensemble vers ton Royaume.