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fidèle et humble...

dimanche 28 octobre 2007

Comme nous aimerions, au soir de notre vie, pouvoir parler comme Paul : « Je me suis bien battu, j’ai tenu jusqu’au bout de la course, je suis resté fidèle... » (2 Tm 4,6) Et pas seulement au soir de notre vie... Pouvoir souvent regarder les années écoulées et se dire : je suis heureux d’être passé par ce chemin et d’avoir mené le combat que j’ai mené. Oui, il y a un grand bonheur à voir les combats menés pour être fidèle. C’est ainsi que nous savons au plus profond de nous-mêmes que nous aimons Dieu : à la mesure de ce que nous avons manifesté de fidélité envers lui. C’est toujours ainsi dans l’amour : l’amour se manifeste par des actes. Dans un couple aussi, si un des deux se demande : est-ce que j’aime encore mon conjoint ? La réponse la plus forte sera lorsqu’il pourra se dire : je sais que je t’aime car j’ai fait ceci ou cela pour toi. Quand saint Paul dit « je me suis bien battu, je suis resté fidèle », ce n’est pas une façon de s’enorgueillir, mais de goûter l’amour qu’il a porté au Seigneur. Comme disait le curé d’Ars : mon Dieu, fais-moi la grâce de mourir en t’aimant et en sentant que je t’aime !

Il faut quand-même envisager un autre cas de figure : il nous arrive de nous sentir infidèle, en faute par rapport aux beaux objectifs que nous nous étions fixés. Il nous arrive de nous présenter devant Dieu avec la conscience chargée du poids d’une faute, d’une infidélité. Comment vivre devant Dieu, devant nous-mêmes aussi, dans ce cas ? Devrions-nous conclure que la joie d’aimer Dieu et de marcher sur ses chemin nous est fermée ? Nous avons de la chance d’avoir entendu aujourd’hui la parabole du pharisien et du publicain ; elle pourra nous instruire dans cette affaire. Le pharisien et le publicain viennent tous les deux au temple, le lieu du rendez-vous avec Dieu. Mais ils y viennent tout différemment...

Le publicain, c’est l’homme qui s’est bien débrouillé dans sa vie, mais il n’est pas fier de ce qu’il a fait. Il sait qu’il a mal agi ; il se rend compte de son erreur, et il veut changer. Le pharisien, quant à lui, méprise les autres, il se croit meilleur, il énumère tout ce qu’il fait de bien... mais peut-être a-t-il besoin de se convaincre lui-même qu’il est le meilleur, il n’en est pas si sûr... Le publicain fait le premier pas de se rendre compte de son erreur, et puis il veut changer. Le pharisien se masque à lui-même toutes ses erreurs, il se compose une belle apparence aux yeux des autres en respectant des règles de bonne conduite. Il ne veut pas changer et pour ne pas changer il se rend lui-même aveugle sur ce qui ne va pas dans sa vie. Pourtant c’est sûr, le pharisien avait aussi des misères dans sa vie... tout homme a ses misères dans sa vie.

Jésus nous dit que c’est le publicain qui est retourné chez lui justifié, pas le pharisien. En agissant comme le publicain nous ne serons pas obligé de nous cacher à nous-mêmes nos propres misères, et nous pourrons guérir, nous pourrons reprendre la route de la fidélité à Dieu. Le publicain demande humblement le pardon de Dieu et puis il repart dans la vie.

Il y a encore quelque chose à relever dans l’attitude du publicain : il vient au temple, il ne reste pas replié sur lui-même, il ne se dit pas « je suis un bon à rien, un type moche, Dieu n’a rien à faire avec moi ». Parfois, quand nous ne nous sentons pas bien avec ce que nous avons fait, nous ne voulons plus aller vers Dieu. Nous pourrions prendre exemple... C’est ça la vraie humilité ; non pas de dire « je suis un affreux type et je ne mérite pas qu’on s’intéresse à moi » mais plutôt : « j’ai fait le mal et je n’en suis pas fier mais j’ai confiance que je pourrai encore être aimé ».

Pour finir, je vous propose de réfléchir un instant : quel est mon grand objectif dans ta vie ? Quel est mon grand objectif dont j’aimerais dire à la fin de ma vie : « Je me suis bien battu, j’ai tenu jusqu’au bout de la course, je suis resté fidèle... » ?