{joomplu:156} à partir du texte de Gn 2,4b-9.15

Lorsque nous ne cherchons pas de données scientifiques dans ce texte, nous y découvrons une réflexion puissante sur la place de l’homme dans l’univers et sa mission aujourd’hui. La réussite du monde est décrite comme le fruit d’une collaboration entre Dieu qui fait pleuvoir et l’homme qui travaille le sol. Une collaboration, non une concurrence. L’être humain lui-même a une double origine, une double parenté : parenté avec le monde matériel, puisqu’il est tiré du sol, comme tous les êtres vivants ; cette parenté nous est rappelée abondamment par la culture contemporaine qui veut voir dans l’homme un animal comme un autre. Mais il y a une autre parenté, la parenté avec Dieu, dont l’homme reçoit le souffle. De nos jours, les scientifiques ne cessent de s’étonner que la science basée sur les mathématiques permette de si bien connaître le monde qu’elle peut même prédire l’existence de ce qu’on ne connaît pas encore, comme on l’a vu avec le boson de Higgs. D’où vient que les mathématiques, qui sont le fruit de notre esprit, collent si bien avec l’univers où nous avons l’impression d’être jetés comme un accident ? Ne serait-ce pas, finalement, parce que nous avons reçu le souffle du Créateur, parce que notre esprit vient de l’esprit de celui qui a imaginé le monde ? Alors, l’être humain est bien plus qu’un animal comme un autre. Alors, il a vraiment une mission dans ce monde.

Plus tard, il y aura une autre révélation qui mettra en évidence la valeur incomparable de l’être humain, de l’homme et de la femme : Dieu lui-même, lui que l’univers ne peut contenir, se fera humain, le Verbe se fera chair. Quand nous regardons le Fils de Dieu fait homme, nous ne pouvons que nous dire : mais qui est l’être humain ? Combien grande est sa dignité ? Et quel défi pour nous de reconnaître et de promouvoir cette dignité en tout être humain, même celui que l’on n’a pas encore vu parce qu’il est si petit, même celui qui pense que sa vie ne sert plus parce qu’il est malade, même celui qui nous paraît comme un intrus, un concurrent, quelqu’un qui n’a pas sa place parmi nous parce qu’il vient d’ailleurs !

En défendant la dignité de l’être humain à tous les étages, nous aurons plus de cœur à développer une société où tous interagissent et créent un vivre-ensemble qui n’est pas qu’une juxtaposition des individus mais une vraie fraternité. Je me réjouis que notre paroisse progresse dans cette direction et puisse apporter sa contribution à l’édifice de la société. Puissions-nous persévérer et faire encore mieux !