Homélie du 26e dimanche A, 1er octobre 2023

attente Après les évangiles sur le pardon et celui des ouvriers de la 11e heure, nous pourrions avoir l’impression que le Seigneur Jésus nous parle une nouvelle fois de la même chose : l’appel à la conversion, la possibilité de revenir à Dieu même si on a vécu longtemps loin de lui, l’accueil de Dieu envers tous ceux qui viennent à lui dans la droiture, le danger de faire des comparaisons entre les hommes, etc. Et c’est vrai que pour une part c’est le même thème qui est développé ici. Mais pour bien comprendre la nouveauté de cet évangile il nous faut aller voir le contexte. Plusieurs semaines ont passé depuis l’évangile des ouvriers de la 11e heure. Jésus est entré à Jérusalem et il est maintenant dans le temple, dont il a violemment chassé les marchands. Il y a guéri des aveugles et des boiteux, qui ont crié « hosanna au fils de David », ce qui a indigné les grands prêtres et les scribes, sans doute parce que c’est à Dieu qu’on dit « hosanna », pour chanter sa joie du salut qu’il donne. De quel droit chanter « hosanna » à Jésus, en plus de l’appeler « fils de David » ? !

homélie du 25e dimanche A, 24 septembre 2023

zoom un peu plus tard Jésus, qui est venu du Père, nous révèle le cœur du Père. Souvent il nous parle des dispositions du Père envers ceux qui se sont éloignés de lui. Vous vous rappelez la parabole du fils prodigue. Aujourd’hui c’est celle des ouvriers de la 11e heure. Le prophète Isaïe avait déjà reçu la révélation du Dieu qui appelle à le chercher, et qui lance son appel même au méchant afin que, l’ayant cherché, il le trouve. Le Père est « riche en pardon » et ses pensées ne sont pas nos pensées. Quand nous pensons qu’il faut mériter Dieu, celui-ci répond qu’il faut seulement le désirer, se lever et aller vers lui.

homélie du 23e dimanche A, 10 septembre 2023

enfants près de Cicalpa Vieja, Équateur Aujourd’hui, le Seigneur Jésus nous invite à nous mêler de la vie des autres. Il nous demande d’intervenir si nous apprenons que quelqu’un de la communauté chrétienne s’est mal conduit, a commis un péché1. On peut penser à ce genre de péchés qui abîment le témoignage de l’Église, ceux qui font dire à certains : c’est ça, être chrétien ? Par la présence dans la liturgie du texte d’Ézéchiel 33, on peut penser aussi à ce genre de péché qui font craindre pour le salut de tel frère : comment pourra-t-il paraître face à Dieu en ayant ainsi méprisé ses commandements ? Ou plus prosaïquement : il est illusoire, le bonheur qu’il croit trouver en s’engouffrant dans ce chemin de vie sans issue.

homélie du 22e dimanche A, 3 septembre 2023

à la conquête du Chimborazo, 2 Si nous cherchons dans les Écritures de la littérature souriante, aujourd’hui n’est pas le bon jour. Mais ces lectures inquiétantes nous apportent finalement une grande lumière et une grande motivation. Dans le combat que Jérémie doit mener (Jr 20,7-9) ou celui que Jésus annonce (Mt 16, 21-27), nous découvrons ce qui se passe quand Dieu vient dans un monde où le mal a pris ses aises, et quand il embauche des hommes dans cette lutte — car par amour il ne veut pas nous laisser en simples spectateurs alors que nos cœurs, notre volonté sont impliqués.

homélie du 21e dimanche A, 27 août 2023

Basilique Saint-Paul-hors-les-murs, Rome, détail de la coupole Jésus est l’être le plus merveilleux que la Terre ait porté. Le connaître, c’est avoir une espérance indestructible. Marcher avec lui, c’est avancer dans la lumière. L’aimer, c’est se brancher sur la source de la vie. Celui qui commence cette vie d’amitié avec le Seigneur le découvre petit à petit ainsi. Mais comment avons-nous su qu’il était bon de lui ouvrir son cœur ? Comment même est-il arrivé jusqu’à nous ? C’est l’Église qui l’a apporté jusqu’à la porte de notre cœur, et c’est par les apôtres qu’elle Le connaît. Il est donc important pour nous de réfléchir à la manière dont Jésus s’est fait connaître à ses apôtres.

homélie du 20e dimanche A, 20 août 2023

eau Les apôtres voudraient que Jésus remballe la femme étrangère, mais Jésus en profite pour faire découvrir ce qu’il dira aussi à la Samaritaine une autre fois : le salut vient des juifs ; ce sont eux qui ont reçu les promesses de Dieu. La Syro-phénicienne se glisse dans cette réalité de l’alliance, en argumentant qu’il y a place pour ceux qui cherchent les miettes. Jésus saluera sa foi. Cette femme exprime une attitude assez répandue, où on attend de Dieu une intervention pour soulager notre vie. Aujoud’hui, bien des gens continuent de crier ainsi vers le ciel, et certains s’adressent au Fils de Dieu.

homélie du 13e dimanche de l’année A, 2 juillet 2023

Rhodo d'Irlande Le Seigneur est si riche pour nous, il a tant à nous apporter. Le bonheur de vivre avec lui, d’être son disciple, de se mettre à son école, ce bonheur est immense. Il remplit l’âme ; il établit dans une immense paix. Nous vivons dans la lumière de l’Esprit Saint. Dieu lui-même devient notre trésor ; comment, alors, ne pas avoir l’âme qui déborde ? Pourtant, ce n’est pas notre lot de tous les jours. Nous ne croisons pas souvent un chrétien qui nous dit : mon âme déborde de lumière et de paix… Oui, si nous croisons quelqu’un qui vient de gagner au lotto ou de tomber amoureux, nous trouvons quelqu’un de joyeux, mais la vie ce n’est pas la loterie nationale et surtout : il y a tant de déçus. Tandis que Dieu nous a tous créés pour être comblés. Où est le problème alors, pour que nous le sentions si peu ?

homélie du 11e dimanche A, 18 juin 2023

Cize-Bolozon Jésus voit les gens désolés et abattus comme des brebis sans berger. Pourtant c’étaient des juifs, des gens qui connaissaient cette parole du Seigneur : vous serez mon domaine particulier… Je vous ai portés comme sur les ailes d’un aigle… Mais il n’y avait plus personne pour rendre cette parole de Dieu actuelle. Tout ce qu’ils vivaient leur faisait penser qu’ils étaient abandonnés de Dieu. Dieu les aimait tant et ils ne le savaient pas.

homélie de la fête du Corps et du Sang du Christ, 11 juin 2023

Assise, tabernacle de sainte Claire (église Saint-Damien) Deux choses me frappent spécialement dans les lectures d’aujourd’hui. La manne, qui annonce l’eucharistie, est donnée au peuple dans un contexte où Dieu lui dit qu’il veut savoir ce qu’il a dans le cœur (Dt 8,2). Et Jésus annonce que le pain qu’il donnera, c’est sa chair, donnée pour la vie du monde (Jn 6,51). Dieu, qui est amour, s’intéresse à notre cœur. C’est par là qu’il peut nous rencontrer et qu’il peut nous combler. L’homme qui a le cœur ailleurs ne peut jamais comprendre le salut ; il reste étranger aux dons de Dieu, il n’en comprend que la dimension matérielle. Pour lui, les miracles devraient être des prodiges extérieurs, et il en conclut qu’ils n’existent pas ou qu’ils sont fort rares. Il n’en va pas de même pour l’homme intérieur, qui s’avance vers le Seigneur le cœur ouvert et plein de désir. Chez lui, Dieu a trouvé la porte d’entrée pour y déposer sa paix et sa joie.

homélie de la fête de la Sainte-Trinité, 4 juin 2023

Locronan Pendant des siècles, l’action de Dieu envers l’humanité a été de faire reconnaître au peuple hébreu qu’il n’existe qu’un seul Dieu. Pour l’homme, c’était difficile à accepter de vivre ainsi, dans la dépendance au Dieu unique, sans se permettre de nourrir l’illusion de pouvoir se tourner vers un autre dieu si nous sommes déçus de la divinité, ou si elle nous demande une fidélité trop exigeante… On mesure bien que c’est difficile, à la tendance contemporaine d’aller manger un peu à tous les rateliers du supermarché des religions. Quel défi de servir le Dieu unique ! Mais quel défi lumineux !

homélie de la Pentecôte, 28 mai 2023

soleil et pêche, mer du Nord Si nous sommes ici ce matin, c’est parce qu’il y a eu cet événement raconté dans l’évangile d’aujourd’hui : après sa mise au tombeau, Jésus se montre vivant, avec les marques des plaies de sa passion, au milieu de ses disciples, et il leur donne l’Esprit Saint pour les envoyer en mission. S’il n’y avait pas eu ce don de l’Esprit Saint, s’il n’y avait pas eu cet envoi en mission, nous serions encore en train d’adorer les dieux celtes ou romains, ou la lune et le soleil, et nous ne connaîtrions rien de ce Dieu qui aime les êtres humains et qui veut les tirer des chaînes du mal.