Collaborer au souci de Dieu pour les hommes
homélie du Christ Roi de l’univers, 26 novembre 2023
Plus on s’approche du cœur du Christ, plus on découvre son amour qui enserre chaque personne, chaque peuple, toute l’humanité. Un amour authentique du Seigneur, parce qu’il nous décentre de nous-mêmes et nous centre sur Lui, nous conduit à nous préoccuper de ceux dont il se préoccupe.
Toussaint, la victoire de Dieu en nous
homélie du jour de la Toussaint 2023
Aujourd’hui nous fêtons tous ceux qui sont arrivés au Paradis, la foule immense de ces hommes, ces femmes, ces jeunes, ces vieux, ces chanceux, ces malchanceux qui ont le cœur comblé d’être unis à Dieu et de bondir de sommets d’amour en sommets d’amour. À Pâques nous célébrons la victoire de Dieu sur la mort dans la résurrection de son Fils. À la Toussaint, c’est Pâques multiplié pour la multitude : c’est la victoire de Dieu dans la vie de chacun. Voilà qu’il a triomphé sur le mal et sur la mort dans toutes ces vies humaines !
Aimer de tout son cœur
homélie du 30e dimanche A, 29 octobre 2023
Le chrétien est un homme de cœur ! « Au soir de notre vie nous serons jugés sur l’amour » (Jean de la Croix). Cet amour, on le confond souvent avec le sentiment, mais en réalité il consiste à se donner soi-même. Il y a tant de façons de se donner.
Glorifions Dieu par notre vie, et nous serons heureux !
homélie du 29e dimanche A, 22 octobre 2023
Nous voyons aujourd’hui les pharisiens très tourmentés, par Jésus et par leur argent. Tourmentés par Jésus, car il leur a déjà dit souvent qu’ils étaient trop attachés à l’argent. Tourmentés par leur argent, car il leur en coûte de devoir payer l’impôt. Et en plus, aux Romains ! Alors ils inventent un piège pour Jésus : « Maître, est-il permis, oui ou non1, de payer l’impôt à César, l’empereur ? »
Travailler pour un cœur de plus en plus pur
homélie du 28e dimanche A, 15 octobre 2023
Nous sommes les invités aux noces du Christ et de l’Église. C’est-à-dire que Dieu lui-même nous permet de prendre conscience de son amour pour l’humanité, cet amour qui est vécu dans l’Église — vécu parce qu’échangé, selon la loi de tout amour. Beaucoup d’invités, nous dit le Seigneur, n’ont pas pris la peine de venir. Dès lors, ils n’ont même pas conscience de cet amour de Dieu car ils n’ont jamais pris la peine de s’y consacrer, ni même peut-être d’y penser. Pour eux, pour beaucoup de nos contemporains, ces noces n’existent pas ; il n’y a pas d’amour de Dieu pour l’humanité. Et ce refus intérieur en pousse certains à devenir violents envers les serviteurs qui annoncent l’amour de Dieu. Cela nous étonne, mais c’est une réalité, et une partie de l’anticléricalisme à l’œuvre dans notre société trouve sa racine dans le refus obstiné d’envisager que l’on est aimé d’En-haut.
Portons un fruit qui plaît au Seigneur !
homélie du 27e dimanche A, 8 octobre 2023
J’entends des personnes se demander : pourquoi voit-on si peu de fruits à l’action pastorale dans l’Église ? Si peu de conversions, si peu de signes de la présence de Dieu ? C’est une vraie question, que les Écritures abordent aujourd’hui. Comme dimanche passé, le Seigneur s’adresse aux chefs juifs, les grands prêtres et les anciens. En tirerons-nous quelque chose pour notre communauté, qui n’est pas une assemblée de dirigeants de l’Église ? Oui, car en parlant de ce que les chefs religieux devraient faire, de la façon dont en bons vignerons ils devraient traiter la vigne de Dieu, le Seigneur parle de sa vigne, c’est-à-dire de nous tous son Église.
Dieu cherche ton cœur. Il veut le trouver obéissant.
Homélie du 26e dimanche A, 1er octobre 2023
Après les évangiles sur le pardon et celui des ouvriers de la 11e heure, nous pourrions avoir l’impression que le Seigneur Jésus nous parle une nouvelle fois de la même chose : l’appel à la conversion, la possibilité de revenir à Dieu même si on a vécu longtemps loin de lui, l’accueil de Dieu envers tous ceux qui viennent à lui dans la droiture, le danger de faire des comparaisons entre les hommes, etc. Et c’est vrai que pour une part c’est le même thème qui est développé ici. Mais pour bien comprendre la nouveauté de cet évangile il nous faut aller voir le contexte. Plusieurs semaines ont passé depuis l’évangile des ouvriers de la 11e heure. Jésus est entré à Jérusalem et il est maintenant dans le temple, dont il a violemment chassé les marchands. Il y a guéri des aveugles et des boiteux, qui ont crié « hosanna au fils de David », ce qui a indigné les grands prêtres et les scribes, sans doute parce que c’est à Dieu qu’on dit « hosanna », pour chanter sa joie du salut qu’il donne. De quel droit chanter « hosanna » à Jésus, en plus de l’appeler « fils de David » ? !
Aux aguets pour le Seigneur
homélie du 25e dimanche A, 24 septembre 2023
Jésus, qui est venu du Père, nous révèle le cœur du Père. Souvent il nous parle des dispositions du Père envers ceux qui se sont éloignés de lui. Vous vous rappelez la parabole du fils prodigue. Aujourd’hui c’est celle des ouvriers de la 11e heure. Le prophète Isaïe avait déjà reçu la révélation du Dieu qui appelle à le chercher, et qui lance son appel même au méchant afin que, l’ayant cherché, il le trouve. Le Père est « riche en pardon » et ses pensées ne sont pas nos pensées. Quand nous pensons qu’il faut mériter Dieu, celui-ci répond qu’il faut seulement le désirer, se lever et aller vers lui.
Se convertir en communauté
homélie du 23e dimanche A, 10 septembre 2023
Aujourd’hui, le Seigneur Jésus nous invite à nous mêler de la vie des autres. Il nous demande d’intervenir si nous apprenons que quelqu’un de la communauté chrétienne s’est mal conduit, a commis un péché1. On peut penser à ce genre de péchés qui abîment le témoignage de l’Église, ceux qui font dire à certains : c’est ça, être chrétien ? Par la présence dans la liturgie du texte d’Ézéchiel 33, on peut penser aussi à ce genre de péché qui font craindre pour le salut de tel frère : comment pourra-t-il paraître face à Dieu en ayant ainsi méprisé ses commandements ? Ou plus prosaïquement : il est illusoire, le bonheur qu’il croit trouver en s’engouffrant dans ce chemin de vie sans issue.
Vivant au milieu des combats
homélie du 22e dimanche A, 3 septembre 2023
Si nous cherchons dans les Écritures de la littérature souriante, aujourd’hui n’est pas le bon jour. Mais ces lectures inquiétantes nous apportent finalement une grande lumière et une grande motivation. Dans le combat que Jérémie doit mener (Jr 20,7-9) ou celui que Jésus annonce (Mt 16, 21-27), nous découvrons ce qui se passe quand Dieu vient dans un monde où le mal a pris ses aises, et quand il embauche des hommes dans cette lutte — car par amour il ne veut pas nous laisser en simples spectateurs alors que nos cœurs, notre volonté sont impliqués.
Vivre du Christ
homélie du 21e dimanche A, 27 août 2023
Jésus est l’être le plus merveilleux que la Terre ait porté. Le connaître, c’est avoir une espérance indestructible. Marcher avec lui, c’est avancer dans la lumière. L’aimer, c’est se brancher sur la source de la vie. Celui qui commence cette vie d’amitié avec le Seigneur le découvre petit à petit ainsi. Mais comment avons-nous su qu’il était bon de lui ouvrir son cœur ? Comment même est-il arrivé jusqu’à nous ? C’est l’Église qui l’a apporté jusqu’à la porte de notre cœur, et c’est par les apôtres qu’elle Le connaît. Il est donc important pour nous de réfléchir à la manière dont Jésus s’est fait connaître à ses apôtres.
Offrir à Dieu des sacrifices
homélie du 20e dimanche A, 20 août 2023
Les apôtres voudraient que Jésus remballe la femme étrangère, mais Jésus en profite pour faire découvrir ce qu’il dira aussi à la Samaritaine une autre fois : le salut vient des juifs ; ce sont eux qui ont reçu les promesses de Dieu. La Syro-phénicienne se glisse dans cette réalité de l’alliance, en argumentant qu’il y a place pour ceux qui cherchent les miettes. Jésus saluera sa foi. Cette femme exprime une attitude assez répandue, où on attend de Dieu une intervention pour soulager notre vie. Aujoud’hui, bien des gens continuent de crier ainsi vers le ciel, et certains s’adressent au Fils de Dieu.
Marie et la victoire
homélie de l’Assomption, 15 août 2023
Avec l’ange Gabriel, nous disons de Marie qu’elle est pleine de grâce. Elle est la mère de l’auteur de la grâce, du Christ par qui nous viennent tous les dons du ciel. L’humanité a reçu le cadeau le plus inespéré, l’assurance de l’amitié de Dieu, l’assurance de ne plus jamais être seul, abandonné, rejeté.
homélie du Te Deum du 21 juillet
à partir du texte de Gn 2,4b-9.15
Lorsque nous ne cherchons pas de données scientifiques dans ce texte, nous y découvrons une réflexion puissante sur la place de l’homme dans l’univers et sa mission aujourd’hui. La réussite du monde est décrite comme le fruit d’une collaboration entre Dieu qui fait pleuvoir et l’homme qui travaille le sol. Une collaboration, non une concurrence. L’être humain lui-même a une double origine, une double parenté : parenté avec le monde matériel, puisqu’il est tiré du sol, comme tous les êtres vivants ; cette parenté nous est rappelée abondamment par la culture contemporaine qui veut voir dans l’homme un animal comme un autre. Mais il y a une autre parenté, la parenté avec Dieu, dont l’homme reçoit le souffle. De nos jours, les scientifiques ne cessent de s’étonner que la science basée sur les mathématiques permette de si bien connaître le monde qu’elle peut même prédire l’existence de ce qu’on ne connaît pas encore, comme on l’a vu avec le boson de Higgs. D’où vient que les mathématiques, qui sont le fruit de notre esprit, collent si bien avec l’univers où nous avons l’impression d’être jetés comme un accident ? Ne serait-ce pas, finalement, parce que nous avons reçu le souffle du Créateur, parce que notre esprit vient de l’esprit de celui qui a imaginé le monde ? Alors, l’être humain est bien plus qu’un animal comme un autre. Alors, il a vraiment une mission dans ce monde.
La richesse du Seigneur
homélie du 13e dimanche de l’année A, 2 juillet 2023
Le Seigneur est si riche pour nous, il a tant à nous apporter. Le bonheur de vivre avec lui, d’être son disciple, de se mettre à son école, ce bonheur est immense. Il remplit l’âme ; il établit dans une immense paix. Nous vivons dans la lumière de l’Esprit Saint. Dieu lui-même devient notre trésor ; comment, alors, ne pas avoir l’âme qui déborde ? Pourtant, ce n’est pas notre lot de tous les jours. Nous ne croisons pas souvent un chrétien qui nous dit : mon âme déborde de lumière et de paix… Oui, si nous croisons quelqu’un qui vient de gagner au lotto ou de tomber amoureux, nous trouvons quelqu’un de joyeux, mais la vie ce n’est pas la loterie nationale et surtout : il y a tant de déçus. Tandis que Dieu nous a tous créés pour être comblés. Où est le problème alors, pour que nous le sentions si peu ?
Va dire aux hommes combien je les aime !
homélie du 11e dimanche A, 18 juin 2023
Jésus voit les gens désolés et abattus comme des brebis sans berger. Pourtant c’étaient des juifs, des gens qui connaissaient cette parole du Seigneur : vous serez mon domaine particulier… Je vous ai portés comme sur les ailes d’un aigle… Mais il n’y avait plus personne pour rendre cette parole de Dieu actuelle. Tout ce qu’ils vivaient leur faisait penser qu’ils étaient abandonnés de Dieu. Dieu les aimait tant et ils ne le savaient pas.
Ce sacrement ne s’approche qu’avec le cœur
homélie de la fête du Corps et du Sang du Christ, 11 juin 2023
Deux choses me frappent spécialement dans les lectures d’aujourd’hui. La manne, qui annonce l’eucharistie, est donnée au peuple dans un contexte où Dieu lui dit qu’il veut savoir ce qu’il a dans le cœur (Dt 8,2). Et Jésus annonce que le pain qu’il donnera, c’est sa chair, donnée pour la vie du monde (Jn 6,51). Dieu, qui est amour, s’intéresse à notre cœur. C’est par là qu’il peut nous rencontrer et qu’il peut nous combler. L’homme qui a le cœur ailleurs ne peut jamais comprendre le salut ; il reste étranger aux dons de Dieu, il n’en comprend que la dimension matérielle. Pour lui, les miracles devraient être des prodiges extérieurs, et il en conclut qu’ils n’existent pas ou qu’ils sont fort rares. Il n’en va pas de même pour l’homme intérieur, qui s’avance vers le Seigneur le cœur ouvert et plein de désir. Chez lui, Dieu a trouvé la porte d’entrée pour y déposer sa paix et sa joie.
Nous avons su que Dieu est amour parce qu’il est Trinité
homélie de la fête de la Sainte-Trinité, 4 juin 2023
Pendant des siècles, l’action de Dieu envers l’humanité a été de faire reconnaître au peuple hébreu qu’il n’existe qu’un seul Dieu. Pour l’homme, c’était difficile à accepter de vivre ainsi, dans la dépendance au Dieu unique, sans se permettre de nourrir l’illusion de pouvoir se tourner vers un autre dieu si nous sommes déçus de la divinité, ou si elle nous demande une fidélité trop exigeante… On mesure bien que c’est difficile, à la tendance contemporaine d’aller manger un peu à tous les rateliers du supermarché des religions. Quel défi de servir le Dieu unique ! Mais quel défi lumineux !
Disciples de l’Envoyé
homélie de la Pentecôte, 28 mai 2023
Si nous sommes ici ce matin, c’est parce qu’il y a eu cet événement raconté dans l’évangile d’aujourd’hui : après sa mise au tombeau, Jésus se montre vivant, avec les marques des plaies de sa passion, au milieu de ses disciples, et il leur donne l’Esprit Saint pour les envoyer en mission. S’il n’y avait pas eu ce don de l’Esprit Saint, s’il n’y avait pas eu cet envoi en mission, nous serions encore en train d’adorer les dieux celtes ou romains, ou la lune et le soleil, et nous ne connaîtrions rien de ce Dieu qui aime les êtres humains et qui veut les tirer des chaînes du mal.
Lettre des évêques scandinaves sur la sexualité humaine
J’ai beaucoup aimé le contenu et le ton de la lettre que les évêques du Danemark, de Suède, de Norvège, de Finlande et d’Islande ont adressé aux catholiques de leurs pays au début du carême. Alors je vous la partage ici.
Conferentia episcopalis Scandiae — Lettre pastorale sur la sexualité humaine — 5e Dimanche de Carême 2023
Chers Frères et Sœurs,
Les quarante jours du Carême rappellent les quarante jours pendant lesquels le Christ jeûna au désert. Mais ce n’est pas tout. Dans l’histoire du salut, les périodes de quarante jours indiquent des étapes dans l’œuvre de rédemption accomplie par Dieu et qui continue jusqu’à aujourd’hui. La première de ces interventions eut lieu au temps de Noé. Ayant vu la destruction dont l’homme était l’auteur (Cf. Gn 6,5), le Seigneur soumit la terre à un baptême purificateur. « La pluie tomba sur la terre pendant quarante jours et quarante nuits » (Gn 7,12), Ce qui en résulta fut un nouveau commencement.
Vivre dans l’amitié de Dieu — homélie de la première communion
7e dimanche de Pâques, 21 mai 2023
Aujourd’hui nous avons entendu ce qui est comme le testament de Jésus. Cela va nous permettre de répondre à la question : qu’est-ce que Jésus le Fils de Dieu est venu apporter ? Qu’est-ce que c’est être chrétien ? Ce testament, tout à la fin du grand discours de Jésus, est une prière ; le Seigneur Jésus parle à son Père bien-aimé. Et il lui demande « glorifie ton Fils, afin que le Fils te glorifie ! ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Glorifie… on pourrait le traduire par : fais réussir ma vie ! Qu’elle soit belle ! Qu’elle soit pleine de joie pour toujours ! Que jamais ça ne cesse ! C’est la vie éternelle.