homélie du 14e dimanche C, 6 juillet 2025

Parmi ceux qui suivent Jésus, on trouve les Douze, aussi plusieurs femmes qui sont nommées (Mc 15,40 ; Lc 8,1), et un groupe ± important, assez anonyme, d’où émergera un jour par exemple l’apôtre Mathias ou les disciples d’Emmaüs, et où Jésus peut maintenant désigner 72 personnes. Ils ne seront pas envoyés à temps plein. Mais ils connaissent suffisamment Jésus pour parler de lui d’une façon… apéritive… à l’occasion, et parfois d’une façon plus concentrée, « envoyés devant lui là où il devait se rendre ».

Ces 72, c’est vous tous ! (tandis qu’on pourrait grossièrement assimiler les 12 et les femmes, aux prêtres, religieuses, laïques diversement consacrées) Comme baptisé et confirmé, je suis envoyé en mission (certains parmi nous n’ont pas attendu !) Vers où ? Il y a le témoignage qu’on peut donner chez soi, qui n’est pas toujours bien accueilli — Jésus l’a vécu et a conclu : « nul n’est prophète en son pays ». D’autres ont amené des gens à Jésus, comme Philippe amenant Simon-Pierre. Et l’évangile aujourd’hui nous renvoie à ce témoignage que « deux par deux » on peut rendre dans des lieux où on est de passage, ou envoyés…

Dieu doit être annoncé personnellement, parce qu’il n’est pas une théorie, une onde, une énergie, quelque chose d’informe et impersonnel… Il est un cœur, une personne… Il n’a pas des bras, des jambes, mais un cœur qui cherche à nous dire son amour.

Annoncer l’amour de Dieu, être ambassadeurs de cet amour n’est pas facile : « comme des agneaux au milieu des loups ». Car nous parlons de quelque chose d’intime, nous ne parlons pas de règles mais d’un amour qui nous a touchés et qui peut toucher les autres… C’est difficile.

Jadis les chrétiens ont beaucoup parlé de règles, et pas tellement de comment l’amour de Dieu touchait les cœurs. Mais ça n’a pas marché. Maintenant la société n’est plus chrétienne, et un chrétien a le sentiment d’être marginal, de vivre tellement différemment des autres. Comment tiendra-t-il ? Parce qu’il garde son cœur ouvert à Jésus, compte chaque jour sur Jésus pour le fortifier, le consoler, l’illuminer de sa joie. Si vous ne priez pas chaque jour, vous ne tiendrez pas.

C’est dingue, notre situation : non seulement nous nous sentons marginaux, différents, et en plus nous recevons cette mission d’être témoins ! Demandons d’autant plus au Seigneur de verser abondamment sa grâce, sa lumière dans nos cœurs. C’est pourquoi nous partons en retraite. Ces vacances, n’hésitez pas à consacrer quelques jours à Dieu. Pas juste à lire des trucs intéressants sur lui, mais à prendre du temps pour l’aimer, le contempler, l’écouter. Dieu sait que nous avons besoin de toute la force de son amour qu’il déversera ainsi dans nos cœurs.

Seigneur, visite notre paroisse, fais-en un lieu où ton amour est palpable, car toi seul est notre espérance ! Apprends-nous à dire ton amour, à guider les gens vers ton cœur, à accueillir ton action au milieu de nous ! Qu’aussi des guérisons aient lieu comme tu l’as promis ! Que beaucoup soient consolés par toi !