homélie du 7e dimanche de Pâques C, 1er juin 2025

Comme c’est saisissant de lire le récit du martyr d’Étienne en ces jours qui précèdent la Pentecôte ! Étienne ne craint pas d’affronter la mort, car il a accueilli l’Évangile, la Bonne Nouvelle. Il sait que Dieu va faire réussir sa vie et que sa destinée est maintenant de contempler la gloire du Christ.

Voilà la grande libération apportée par le Seigneur : sortir d’une vie rongée par la crainte de la mort, pour entrer dans une vie libérée, renouvelée par l’union à Dieu, aspirant à le voir face à face et devinant déjà son visage.

Comment ne pas être frappés par ce rapprochement entre l’évangile de ce jour et la première lecture, entre ce que Jésus dit et ce qu’Étienne constate :

  • « Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire, celle que tu m’as donnée parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde. » (Jn 17,24)
  • « Voici que je contemple les cieux ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. » (Ac 7,56)

Ce que Jésus a demandé à son Père se réalise aussitôt pour les premiers chrétiens, et cela nous est offert aujourd’hui. C’est pourquoi le psaume, au lieu de pousser une lamentation sur le sort de l’homme confronté à l’injustice, comme on pourrait s’y attendre devant le sort terrestre malheureux d’Étienne, proclame : « le Seigneur est roi ! Joie pour les îles sans nombre ! Tu es Seigneur, le Très-Haut sur toute la terre ! »

Oui, joie pour Colfontaine, pour la Belgique, pour chaque famille de notre voisinage ! Le Seigneur a remporté la victoire et tous ceux qui attachent à lui leur vie sont sauvés et peuvent marcher au milieu des épreuves avec assurance.

Ils reçoivent l’accès à l’arbre de vie (Ap 22,14) dont l’humanité a été privée depuis le premier péché, depuis cette rupture que nous constatons encore sans cesse entre les hommes et le Dieu de vie.

Est-ce que ma vie sera belle, est-ce que ma vie va réussir, nous demandons-nous. Le Christ ne promet pas un chemin de facilité, mais il ouvre un chemin de plénitude. Quel est ce chemin ? C’est celui que le Christ nous montre et par où il a marché. C’est le chemin par où l’Esprit remplit notre cœur. Ce chemin, c’est celui de l’ouverture du cœur, celui du pardon, celui du don de soi, qui conduit à la véritable union avec Dieu et entre les gens. Le Christ vient de prier ainsi dans l’Évangile : « que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. » (Jn 17,21) Cette union avec Dieu et entre nous comble notre cœur et attire au Christ bien des âmes. Gardons-nous de tout péché qui tendrait à nous dresser les uns contre les autres ! Fuyons la médisance, les accusations, la dureté. Que l’Esprit de sainteté progresse en nous !