voir que Dieu ne nous abandonne pas
homélie du 2e dimanche année B, 14 janvier 2018
Nous aurions{joomplu:48} du profit à nous représenter l’état de la société au moment de la vocation de Samuel entendue dans la première lecture (1S 3). C’est une dure époque, où les prêtres de Dieu ne sont pas fidèles mais exploitent le peuple (1S 2). On a l’impression que Dieu est loin, ses manifestations sont rares (1S 3,1) et les gens se détourne de Dieu. À la lecture des textes on devine une indifférence religieuse d’au moins 20 ans (1S 7,2). Et quand les gens invoquent le Seigneur, c’est quand la société est dans l’impasse et c’est pour se servir de lui (épisode de l’utilisation de l’arche et de sa capture par les Philistins, 1S 4).
à l’école des mages
homélie de l’Épiphanie 2018
Les mages{joomplu:533} sont amenés à Jésus par leur études des astres. Ils ont compris que c’était l’heure de cette visite. Que c’était l’heure d’aimer. Ah si les horoscopes pouvaient dire aux gens la même chose ! Si au lieu de nous parler d’un avenir écrit quelque part ils nous parlaient du seul avenir véritable : celui qu’on invente en aimant, en se donnant soi-même !
Oser dépendre dans l’amour
homélie du jour de Noël 2017
Dieu{joomplu:531} avait un rêve pour l’être humain, celui de lui faire vivre une vie d’amour comme la sienne. Pour cela il le crée à son image, il le crée libre. Mais la liberté peut aussi être utilisée pour dire « non » au lieu de « oui ». Pour dire : je ne veux pas aimer, je ne veux pas vivre la dépendance que crée l’amour, je veux me construire mon univers à moi, être « comme des dieux » (Gn 3,5). Et c’est ce qui est arrivé. Et de là découlent les guerres, les trahisons, le mal sous toutes ses formes, qui détruit la vie, qui brise les personnes, qui cause tant de peine.
le chemin de la vraie joie
homélie du 3e dimanche de l’Avent B, 17 décembre 2017
Aujourd’hui{joomplu:46} c’est le dimanche du Gaudete, de la joie, et nous redécouvrons cette réalité fondamentale : nous sommes faits pour la joie. C’est Dieu qui a mis en nous le désir d’être comblés de joie. Quand on lit le récit de la création de l’homme et de la femme (Gn 2), on comprend que cette joie se trouve dans l’amitié avec Dieu, et dans la confiance avec laquelle on va dépendre de lui.
le commencement de l’Évangile
homélie du 2e dimanche de l’Avent B, 10 décembre 2017
Pour une fois{joomplu:526} nous lisons le commencement d’un Évangile, nous pouvons nous retrouver près de l’évangéliste, chercher à comprendre son intention. Dans l’Église naissante, de plus en plus de gens sont touchés par la personne de Jésus, par son amour qui le fait rejoindre le plus humble, le plus pauvre et qui nous sauve des ténèbres du péché. Au moment où les témoins oculaires commencent à disparaître, il faut garder la trace de tout ce qui est dit de Jésus et y mettre le prix — le papyrus est très coûteux. C’est dans ce contexte que Marc commence à rédiger. Il appelle son livre Évangile : « Commencement de l’Évangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu. » (Mc 1,1)
montrer le cœur de la foi
homélie du 32e dimanche A, 12 novembre 2017
Quelles rosses{joomplu:149}, ces vierges prévoyantes ! N’ont-elles pas un comportement scandaleux en refusant de partager leur huile avec les vierges insouciantes ? Nous sommes déjà prêts à les regarder de haut lorsque nous entendons leur réponse : « Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous, allez plutôt chez les marchands vous en acheter. » (Mt 25,9) Quand notre réprobation diminue, notre curiosité augmente : quelles sont ces lampes qui permettent d’aller à la rencontre de l’Époux, quelle est cette huile qui doit les alimenter et qu’il est impossible de partager ?
«Monsieur l’abbé! Mon père!»
homélie du 31e dimanche A, 5 novembre 2017
Pourquoi{joomplu:166} dit-on l’abbé untel, père untel, étant donné ce que Jésus nous dit dans l’évangile aujourd’hui ? Cela m’a toujours intrigué. N’est-ce pas la pratique d’une Église en décadence ? « Monsieur l’abbé » date du XVIIIe. Avant, on disait « Monsieur », comme « Monsieur Vincent ». Mais en fait non : les pères du désert au IIIe siècle, puis saint Benoît au VIe, ne se gênent pas pour appliquer à un homme ce terme abbas, abbé, alors qu’on ne peut pas les taxer de complaisance avec l’esprit du monde. Benoît part de la paternité de Dieu, que Jésus exprimait par le terme d’Abba (Mc 14,36), et montre comment elle doit s’exprimer dans le service de l’abbé. La vie chrétienne est de retrouver le Père dont on s’était détourné par la désobéissance et la méfiance, et dans l’intimité de qui nous pouvons retourner grâce au combat spirituel.
Devant le mal, réalisme et espérance
homélie du 27e dimanche A, 8 octobre 2017
Aujourd’hui{joomplu:96} nous avons en quelque sorte accès au problème de Dieu confronté au mal, à l’injustice sous toutes ses formes. Plusieurs possibilités s’offrent à lui. La première, qui n’est pas envisagée ici, serait qu’il déclare : j’oublie tout le mal qui est fait, je passe l’éponge, et je vous demande de faire pareil. Cette façon de faire, qui déclare que le mal n’est finalement pas si grave, est un faux pardon, qui méprise celui qui a enduré l’injustice au plus profond de son être. Et même celui qui fait le mal n’est pas respecté par ce coup d’éponge céleste, car c’est comme si son agir avait peu de valeur et de poids.
le pardon, c’est incontournable
homélie du 24e dimanche A, 17 septembre 2017
À travers{joomplu:154} la Parole de Dieu aujourd’hui nous redécouvrons l’urgence du pardon pour notre vie avec les autres, pour la vie dans les familles, dans la société, dans la paroisse. Au Centre de Préparation au Mariage nous insistons beaucoup sur le pardon. Un des passages que nous lisons aux fiancés est cet enseignement du pape François : « On ne peut vivre sans se pardonner, ou tout au moins on ne peut vivre bien, en particulier en famille. Chaque jour, nous nous faisons du mal l’un à l’autre. Nous devons tenir compte de ces erreurs, dues à notre fragilité et à notre égoïsme. Mais ce qui nous est demandé, c’est de guérir immédiatement les blessures que nous nous provoquons, de retisser immédiatement les fils que nous brisons dans la famille. »1 C’est la même chose en dehors, partout où nous vivons : retisser sans attendre les liens que nous brisons à cause de la dureté de notre cœur, à cause de notre jalousie, à cause de notre mépris, à cause de notre égoïsme.
espérant au milieu du mal
homélie du 23e dimanche A, 10 septembre 2017
Dans un monde{joomplu:206} où le mal se fait et nous atteint, nous pourrions entrer dans le repli sur notre petit espace sécurisé, ou bien dans une attitude de représailles qui cherche à faire payer le coupable au maximum. À rebours de ces attitudes, Dieu nous demande de devenir un guetteur, quelqu’un qui avertit le pécheur, non pour sermonner les gens et devenir donneur de leçon, mais pour que le salut arrive aussi à celui qui agit mal. Car le péché fait mourir et Dieu ne veut pas la mort du méchant mais qu’il vive.
être guidé par un homme
homélie du 21e dimanche A, 27 août 2017
Aujourd’hui{joomplu:159} Dieu nous propose de recevoir un vrai chef qui nous conduira dans la lumière du Seigneur, qui sera un père pour nous. C’est ce qu’il voulait pour son peuple à l’époque d’Isaïe (Is 22,21). C’est ce que le Christ veut en donnant une structure hiérarchique à son Église, en disant à Pierre — qu’il avait lui-même nommé ainsi (Mc 3,16 ; Jn 1,42) : sur cette pierre que tu es, je bâtirai mon Église. Comme il lui dira aussi à l’heure de sa passion : « quand tu seras revenu, affermis tes frères » (Lc 22,32). Et après la résurrection : « sois le berger de mes brebis » (Jn 21,16).