Tout pour Dieu, Dieu pour tous
homélie du 29e dimanche A, 19 octobre 2014
Dieu est{joomplu:18} le Seigneur et il n’y a rien en dehors de lui (Is 45,5). Même ceux qui ont un pouvoir devraient se regarder comme des gens qui ont reçu ce pouvoir de Dieu — et qui donc auront des comptes à lui rendre sur la façon dont ils ont exercé ce pouvoir. Comme cette pensée est libératrice, dans notre monde où nous avons plutôt l’impression que les seuls à qui on rend des compte sont le cours de la bourse et la bienveillance des téléspectateurs ! Comme cela nous donne une espérance que le Royaume de Dieu pourra enfin réaliser la justice à laquelle nous aspirons pour tous ceux dont les droits sont bafoués !
la fête de la rencontre que Dieu prépare
homélie du 28e dimanche A, 12 octobre 2014
Nous voilà invités à un festin de noces! C’est d’une alliance qu’il s’agit. La proposition de Dieu n’est pas de nous remplir le ventre, mais le cœur. C’est le sens du banquet : non pas un fast-food pour se caler la panse, mais un lieu de rencontre, de découverte, d’amitié.
miséricorde et conversion, les armes de Dieu
homélie du 26e dimanche, 28 septembre 2014
Dans l’arsenal de Dieu{joomplu:84} pour nous donner la vie, à nous qui sommes pécheurs, il y a une épée à deux tranchants : l’épée de la miséricorde et de la conversion. La miséricorde vient trancher les liens du désespoir qui nous enferment dans notre péché, qui nous persuadent que nous sommes une mauvaise personne et que Dieu doit être en froid avec nous. La miséricorde nous dit que Dieu nous aime tout autant quand nous avons péché, et même plus, qu’il frappe sans se lasser à la porte de notre cœur pour pouvoir entrer et nous prendre sur son cœur.
Accueillir les pensées folles de Dieu
homélie du 25e dimanche A, 21 septembre 2014
Les pensées{joomplu:184} de Dieu ne sont pas nos pensées, elles sont élevées par rapport à nos pensées comme le ciel au-dessus de la terre. Pourtant nous passons du temps à essayer de décrypter ses pensées : nous nous demandons pourquoi telle ou telle chose arrive, pourquoi Dieu « permet-il » ceci ou cela, et nous espérons qu’il veut en découdre autant que nous avec ceux qui volent, tuent ou font des excès de vitesse…
Une Église qui se secoue les puces
homélie du 23e dimanche A, 7 septembre 2014
J’aime{joomplu:149} l’idée popularisée par le pape François que l’Église est un hôpital pour pécheurs plutôt qu’un musée de saints. L’évangile d’aujourd’hui nous montre un des traitements donnés dans cet hôpital. Ou, si vous préférez une autre image, comment le grand corps de l’Église digère-t-il le péché ? On imagine souvent que le péché s’affronte surtout en passant l’éponge, en disant : ce n’est pas grave, etc. Or ce n’est pas la conception de Jésus. Lui qui pardonne aux pécheurs dit : « si ton frère a commis un péché, va lui parler seul à seul et montre-lui sa faute ». C’est une attitude d’interpellation que Jésus nous demande d’avoir les uns pour les autres. Au diable la tentation de dire : à chacun ses oignons ! Pour Jésus la façon de vivre de mon frère chrétien me concerne.
Tout perdre pour tout gagner!
Notre vie{joomplu:14} est un don merveilleux de Dieu. Un don éternel. Nous qui n’existions pas, voilà que nous existons pour toujours, que Dieu nous appelle à une vie qui grandit sans cesse ! Alors, qu’est-ce qui remplira vraiment cette vie, qu’est-ce qui lui donnera sa plénitude ? « Celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la gardera. » (Mt 16,25) Tout est là…
Tout est là car le sens de notre vie est d’être donnée. Il m’est arrivé d’aspirer à pouvoir vivre un peu pour moi, et tandis que je croyais trouver du bonheur je n’ai récolté qu’un profond vide, un de ces vides pas très clair, pas très visible, mais qui se trahit par une amertume qui reste à l’âme, par une incapacité à accéder à la joie intérieure, par une insatisfaction qui fait penser : la vie ce n’est quand-même pas si formidable que ça.
Accéder à la vie qui est en Dieu, en toute circonstance
homélie du 19e dimanche A, 10 août 2014
Il nous arrive{joomplu:81} de crier vers Dieu dans la détresse, soit à cause d’une épreuve, soit à cause d’un état d’âme douloureux. La démarche que font Élie au mont Sinaï et les apôtres au milieu du lac de Tibériade nous instruit sur la rencontre de Dieu dans ces moments-là.
Élie, qui avait connu une manifestation éclatante de Dieu en sa faveur, arrive à l’Horeb avec une grande plainte au cœur. Les apôtres, quant à eux, sont aux milieu des difficultés de la mer démontée, ils ne pensent plus à Jésus resté sans barque sur le rivage qu’ils ont quitté. Élie comme les apôtres ont perdu le contact avec la réalité de ce que Dieu a déjà fait pour eux.
ma vie comme un don d’amour
homélie du 18e dimanche A, 3 août 2014
« Pourquoi{joomplu:198} dépenser votre argent pour ce qui ne nourrit pas, vous fatiguer pour ce qui ne rassasie pas ? Écoutez-moi donc : mangez de bonnes choses, régalez-vous de viandes savoureuses ! » (Is 55,2) Avec Dieu, c’est « sans rien payer ». Il n’y a pas de donnant-donnant comme cela fonctionnait dans les anciennes religions où il fallait offrir un sacrifice d’autant plus gros qu’on attendait un bénéfice important de la part de la divinité — jusqu’à devoir passer aux sacrifices humains. Il n’y a pas de donnant-donnant, au contraire de ce que le païen qui vit en nous imagine parfois quand il s’imagine puni d’en-haut devant les difficultés de sa vie, ou qu’il pense devoir être préservé à cause de sa bonne conduite.
un trésor à saisir
homélie du 17e dimanche A, 27 juillet 2014
Le roi Salomon{joomplu:162} voulait réussir sa vie. Et que demande-t-il au Seigneur pour cela ? Rien de ce qu’on imagine d’après les films ou les désirs malades de notre cœur… Pas la puissance ni de belles femmes ni beaucoup d’argent, mais un cœur attentif, pour pouvoir gouverner en discernant le bien du mal (1R 3,7). Voilà comment il compte réussir sa vie. Quelle audace ! Quelle confiance dans la force de la vérité ! Quelle assurance que le bien illumine la vie et le cœur ! Quelle détermination à se donner soi-même !
Oser croire à l’amour qui guérit
Homélie du 16e dimanche A, 20 juillet 2014
J’ai{joomplu:153} envie de parler de l’ivraie de nos péchés et du bon grain de nos bonnes actions, mais est-ce que j’ai le droit de le faire lorsque je vois que le Seigneur assimile plutôt le bon grain aux fils du Royaume et l’ivraie aux fils du mauvais qui font tomber les autres et commettent le mal ? Le Christ n’a jamais scellé le sort de personne, il a toujours espéré que le pécheur se ressaisisse, et d’autre part les récits où il est question de la fin du monde ne sont pas là pour nous donner une démographie de l’au-delà mais pour que nous adaptions aujourd’hui notre conduite à la vie du ciel. Donc je me permettrai de parler de l’ivraie et du bon grain en nous.
le mur des paraboles, la vie dans la Parole
homélie du 15e dimanche A, 13 juillet 2014
La mission{joomplu:182} de la Parole que Dieu donne est comparée à celle de la pluie, avec des verbes riches de vie : abreuver, féconder, faire germer, donner à manger (Is 55,10). Dieu n’est pas un muet qui un beau jour a lancé le monde, un Créateur qui surplomberait tout comme le soleil. Il parle, il cherche une relation avec l’homme, une relation qui donne la vie, qui féconde nos existences et leur fait porter un beau fruit d’amour.
Cette Parole qui vient de Dieu n’est pas un décret fédéral qui s’impose à tous. Elle se heurte aux réticences de ceux qui « écoutent sans écouter et sans comprendre » et « sont devenus durs d’oreille pour que leurs oreilles n’entendent pas » et « que leur cœur ne comprenne pas » (Mt 13,13). Il y a chez l’homme une dramatique capacité de refus de la vie véritable, un pouvoir de tourner le dos à Dieu et de choisir la dureté et le vide en se laissant détourner par les « séductions de la richesse » ou les « soucis du monde ».