homélie du jour de Noël 2025
En ce jour béni, le Seigneur veut nous faire regarder d’une manière nouvelle le monde, l’humanité et notre propre vie. Nous voyons alors un monde que Dieu crée par amour, qu’il remplit de vie, de lumière et de joie. « En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes », vient de nous dire saint Jean. Nous voyons un monde que Dieu visite par amour, pour que progresse l’union intime des hommes avec lui, car l’union avec lui, c’est la vie. Et nous voyons aussi un monde qu’il sauve par amour, car dans sa volonté de se l’unir il constate que les hommes lui tournent le dos : « le monde ne l’a pas reconnu ».
Ainsi, Celui que saint Jean appelle Verbe, c’est-à-dire Celui qui sort de Dieu, que l’on appelle plus souvent le Fils de Dieu, lui donc qui est Dieu, vient dans son monde, celui qu’il a créé, celui où nous habitons. Et il n’y vient pas comme un touriste, mais en se faisant vraiment l’un de nous. « Le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous ». Ce monde créé par amour se retrouve visité par amour. Accueillons aujourd’hui tout l’amour qui rayonne de la crèche, tout l’amour qui nous sourit sur le visage de Jésus.
Saint Jean dit aussi que, tandis que le Fils de Dieu est venu chez les siens, « les siens ne l’ont pas reçu ». C’est le drame du péché, à cause duquel les hommes se blessent et se déchirent. La prophétie que nous avons entendue au début de la messe, « qu’ils sont beaux les pas du messager qui annonce la paix » (Is 52,7), elle est dite à un peuple opprimé qui a tout perdu. Elle annonce que le Christ vient, certes, en ami, parce qu’il nous aime, mais qu’en plus il vient en sauveur, parce que nous sommes perdus. Et il vient en consolateur, parce que le mal nous accable. Pour faire cela, il n’hésitera pas à aller jusqu’à donner sa vie, ce que nous célébrons avec reconnaissance dans chaque eucharistie. Et si nous communions aujourd’hui, faisons-le avec une grande émotion en disant à notre cœur : regarde comme le Fils de Dieu t’aime, car il est venu pour toi il y a 2000 ans et il a donné sa vie pour toi à 33 ans ; et il vient pour toi aujourd’hui au milieu de son peuple et il te donne sa vie aujourd’hui.
Le don que nous fait le Christ, saint Jean le décrit ainsi : « à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu ». Cette identité se fortifiera par le lien que nous tisserons de notre cœur au sien. En nous attachant par amour au Fils de Dieu qui prend notre chair, en nous attachant à lui obstinément, coûte que coûte, sa force divine entrera en nous et son salut fera reculer le mal et triompher le bien. Il nous sauve par sa venue dans le monde et il nous sauve pas sa victoire sur la croix. Il nous revêt de sa fidélité, de son amour vainqueur, que nous accueillons par la foi, c’est-à-dire le cœur et l’intelligence ouverts à lui.
Si nous pouvons dire au Seigneur Jésus : Jésus, il y a ça et ça qui est difficile dans ma vie, mais je m’attache à toi, je laisse ton amour couler sur moi et me régénérer, je te laisse me guider et je te rends grâce d’être venu jusqu’à moi… Si nous pouvons dire cela, le salut prendra pied dans notre vie et notre cœur sera habité de la paix du Ciel.
Dans notre monde qui se vide peu à peu de l’essentiel, nous avons besoin d’hommes et de femmes qui se laissent remplir de l’Esprit de Dieu. C’est difficile de croire, mais c’est un tel bonheur de s’attacher au Dieu vivant qui a tout fait pour nous. Il a marché sur notre Terre pour que nous le trouvions toujours à nos côtés. Il a écarté tous les obstacles du chemin pour que nous puissions toujours avancer, même au milieu des embûches. Il est le Sauveur. Bénissons-le de tout notre cœur !

