homélie du dimanche des vocations, 4e dimanche de Pâques

Le Maître{joomplu:199} dit  : « les brebis suivent leur berger car elles connaissent sa voix ; jamais elle ne suivront un inconnu, elles s’enfuiront loin de lui, car elles ne reconnaissent pas la voix des inconnus » (Jn 10, 4-5). Devant le nombre de personnes qui se fourvoient et se dirigent loin du Seigneur il nous faut quand-même nous demander  : comment les brebis connaissent-elles la voix du berger ? Elle connaissent sa voix car « il les appelle chacune par son nom » (v.3). Elles connaissent sa voix car elles se savent connues de lui. Pour reconnaître la voix du Maître de la vie au milieu de toutes les voix qui nous appellent à oser ceci, à dire oui à cela, il faut avoir accepté qu’il nous appelle par notre nom, c’est à dire que la relation qui existe entre lui et nous soit une relation personnelle, d’une personne à une autre personne, d’une personne humaine à une personne divine.

En aimant Dieu comme une personne — et non plus seulement comme une force ou une énergie — nous commençons à mieux comprendre le sens de notre vie, qui est de grandir dans le don d’amour de nous-mêmes. Alors nous démasquons facilement les voix contraires, qui nous susurrent de nous centrer sur nous-mêmes, de n’écouter que nos pulsions, et autres choses du genre.

La foi chrétienne n’est pas d’abord un ensemble de choses qu’il faut faire ou ne pas faire, elle est une relation à accueillir, celle qui vient d’un berger qui aime ses brebis et veut « qu’elles soient dans l’abondance » (v.10).

Notre Église a un immense besoin de bergers qui soient aujourd’hui les assistants du bon pasteur. Des gens qui donnent leur vie pour guider les autres sur le chemin de la vie, pour les assister sur ce chemin, les consoler, les encourager, et pour parcourir inlassablement ce chemin avec eux. Cette vocation commence au baptême, quand nous recevons Dieu pour Père et les autres pour frères, mais il est indispensable qu’elle prenne pour certains une tournure plus forte, plus englobante, afin que toute leur vie soit un chant d’amour pour le Seigneur et pour les autres. Collaborer avec celui qui donne la vie en abondance, vous imaginez bien que c’est la source d’une grande joie, qui illumine toute épreuve et donne du sens à tout. C’est un chemin assuré de vie en plénitude.