homélie du 32e dimanche B, 7 novembre 2021

{joomplu:154} Comment cette pauvre veuve a-t-elle osé mettre tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre, dans le trésor du temple ? Je suis édifié par cette confiance totale en Dieu. Car il me semble que c’est comme si elle disait : je donne tout ce que j’ai pour le Seigneur et lui se chargera de moi. Jésus avait fustigé l’attitude des pharisiens, qui cherchent à donner une image honorable, mais en réalité dévorent les biens des veuves. Ces gens montrent que l’amour de l’argent conduit à des comportements incroyablement mauvais. Leur vie est le témoignage du pouvoir asservissant de l’argent, qui pousse ceux qui le cherchent à l’adorer et le servir comme un dieu. Ces riches sont esclaves alors qu’ils pensent avoir réussi. Il y en a tant aujourd’hui qui le sont ou qui désirent être ainsi.

À l’opposé, il y a cette veuve, tellement pauvre, appauvrie sans doute par quelque pharisien qui lui a extorqué ses biens sous couvert de légalité. Elle n’est esclave de personne, elle est incroyablement libre. On pourrait se dire qu’elle ne peut pas être heureuse en ayant si peu pour vivre. Mais elle n’est pas une pauvre ordinaire. Elle est pauvre avec Dieu. Au lieu de murmurer sur sa pauvreté, au lieu de prier en disant à Dieu qu’il l’a abandonnée, au lieu de dire : « à quoi m’a servi ma fidélité ? », elle donne tout dans le trésor du temple, tout ce qu’elle avait pour vivre.

Et Dieu la voit ! Le Père qui voit dans le secret, et le Fils qui connaît les cœurs, tous deux voient ce que fait cette pauvre veuve et comment cela vient de sa foi. « Je suis pauvre et malheureux, mais le Seigneur pense à moi », dit le psalmiste (Ps 40,18). C’est une confiance qui ouvre des possibilités incroyables dans nos vies. Ne nous contentons pas d’une vie simplement honnête. N’ayons pas une vie petite. Cette petite veuve avait une vie extraordinairement grande, car elle mettait Dieu à la première place. Et nous, qu’avons-nous déjà risqué pour le Seigneur ? Qu’est-ce que nous pourrions risquer cette année pour lui, en matière de confort, d’assurances que nous nous donnons ? Car bien sûr, il y en a peu parmi nous qui sont esclaves de l’argent comme les pharisiens, mais dans quelle mesure la peur de ce qui pourrait arriver n’a-t-elle pas fermé notre cœur et rétrécit l’horizon de notre générosité ? Seigneur, quel risque pourrais-je prendre pour toi, dans l’assurance que tu prends soin de moi, que tu me vois et que tu me libères de toute peur ? Fais grandir en nous ton amour !