et Tu viens sans demander notre avis
homélie du 4e dimanche de l’Avent, 18 décembre 2016
Quand{joomplu:169} Dieu, voyant les difficultés dans lesquelles l’homme se débat, se propose de venir à son aide, la tentation première de l’homme est de vouloir se débrouiller par soi-même, sans sauveur, sans accepter de dépendre de Dieu. On le voit aujourd’hui dans la réaction d’Acaz : « non je ne demanderai pas de signe ! » (Is 7,12). On pourrait penser que cette réaction manifeste la grandeur de l’homme, à qui Dieu a donné une intelligence et une liberté pour qu’il soit le « père de ses actes », qu’il agisse de façon responsable. Mais en fait l’attitude de celui qui refuse un sauveur est comparable à l’entêtement de celui qui préfère rester dans une citerne plutôt que d’accepter qu’on lui tende une échelle.
Quand vient le doute
homélie du 3e dimanche de l’Avent, 11 décembre 2016
Comme{joomplu:41} nous pouvons parfois nous sentir proches de Jean-Baptiste ! Jean croit en Jésus, il a même vécu pour l’annoncer, mais Jésus agit tellement différemment de ce à quoi il s’attend. Est-il bien le Messie, celui qui agit si doucement, si discrètement, alors qu’il s’attendait à un Sauveur efficace à qui aucun homme double n’échapperait. Est-il bien le Messie, puisqu’il se retrouve en prison pour avoir dénoncé l’injustice, sans perspective d’en sortir ? Est-il bien le Messie si l’injuste triomphe du juste ? Jean sûrement ne comprend pas la façon d’agir du Christ.
le monde nouveau pourrait se passer sans nous
homélie du 1er dimanche de l’Avent, 27 novembre 2016
Après les deux guerres mondiales{joomplu:92} on s’est mis sérieusement en quête du monde que Dieu annonce dans le livre d’Isaïe : « Jamais nation contre nation ne lèvera l’épée ; ils n’apprendront plus la guerre » (Is 2,4). On a créé la Société des Nations, puis l’ONU, qui ont été chargées de conduire au règlement des conflits. En réalité, cela fait depuis bien plus longtemps encore que des hommes de bonne volonté luttent pour la paix entre les peuples. Malgré tous les efforts, il semble que la solution nous échappe toujours et que l’histoire des guerres est un éternel recommencement. Le pouvoir de l’argent, de l’orgueil, du mensonge semble sans cesse reprendre le dessus après une accalmie. Parfois en se déguisant sous des motifs religieux, parfois sans masque, mais toujours si puissant.
un quart d’heure pour un monde nouveau
homélie des confirmations, Hautrage, 20 novembre 2016
Est-ce qu’il y a un Dieu{joomplu:176} qui prend soin de l’humanité, de nos vies ? Quand notre vie est confrontée à des difficultés, nous serions tentés de dire : il n’y a pas de Dieu qui veille sur moi… Et devant le cours de l’histoire du monde, tous les drames qui ont lieu ici et là, nous nous demandons : où est le règne de Dieu ? Y a-t-il un Dieu ? Et si quand-même oui, n’est-il pas impuissant ?
Où va le monde ? Vers la gloire
homélie du 33e dimanche C, 13 novembre 2016
Nous{joomplu:179} vivons dans un monde qui cherche sans cesse à prévoir ce qui va arriver. Ces derniers mois nous ont abreuvés de sondages, d’autant plus visibles qu’ils se trompent lourdement. On multiplie les enquêtes, les analyses de tendances, etc. Il y a là bien plus que la curiosité habituelle : c’est la manifestation d’une insécurité profonde. Quel sera l’avenir ? Quel signe positif pouvons-nous trouver ? Quelle assurance qu’il n’y aura plus de catastrophe ?
espérer la pension ou la vie éternelle ?
homélie du 32e dimanche C, 6 novembre 2016
Pourquoi{joomplu:93} les sadducéens entreprennent ils Jésus sur la résurrection ? A-t-il déjà évoqué ce sujet ? Il n’y a pas d’exemple où Jésus ait dit : asseyez-vous, je vais vous parler de la résurrection. Mais c’est une perspective qui transparaît dans nombre de ses enseignements, comme une fenêtre vers un au-delà. Nous venons d’entendre les Béatitudes, où il est question d’un bonheur dont Jésus dit qu’il se manifeste clairement « dans les cieux » ; vous connaissez aussi son exhortation à payer de sa personne dans le combat spirituel, parce qu’il veut mieux entrer borgne ou estropié « dans la vie » que d’être jeté dans la géhenne sans avoir combattu (Mt 18,9).
La rumeur du salut
homélie du 31e dimanche C, 30 octobre 2016
À quoi{joomplu:529} cela servirait-il de savoir que Dieu est bon s’il n’y a personne pour accueillir sa bonté ? C’est une bonté qui qui disparaîtrait dans les sables de l’indifférence. À Jéricho ce jour-là, les choses auraient pu se dérouler ainsi. Jésus vient, lui l’image du Dieu invisible (Col 1,15), le témoin fidèle de sa bonté, l’expression parfaite de son être intime (He 1,3). Il vient parler de la miséricorde de Dieu, il raconte la parabole du pharisien et du publicain, les gens disent : « c’est bien, c’est bien ! Nous voilà rassurés, il ne faut pas faire tous ces efforts des pharisiens… », et puis il continue sa route.
Si tu veux voir la bonté de Dieu…
homélie des confirmations, Quaregnon, 16 octobre 2016
Jésus affirme{joomplu:38} que Dieu fera justice à ceux qui crient vers lui jour et nuit. Je dois vous faire une confidence : je me suis déjà demandé si c’était vrai… Dans ma vie j’ai prié pour des choses sans les obtenir. J’ai demandé avec insistance la guérison d’une personne très chère et elle n’a pas guéri, elle est partie pour le ciel. Je me suis demandé si ça valait la peine de crier vers Dieu, s’il y avait quelqu’un qui écoutait là-haut. Maintenant, avec le recul, je peux vous dire que si : c’est vrai, il y a quelqu’un qui écoute, et il répond, même si ce n’est pas toujours avec la réponse attendue.
Nous demandons le maximum
homélie du 28e dimanche C, 9 octobre 2016
C’est{joomplu:2} étonnant que Jésus dise à un seul des lépreux : ta foi t’a sauvé ! Car en fait tous les dix ont été purifiés de leur lèpre suite à leur prière à Jésus ; ne pourrait-on pas dire de tous que leur foi les a sauvés ? Eh bien non, un seul s’entend dire cela, celui qui est revenu à Jésus pour initier une relation plus personnelle avec lui, pour « rendre gloire à Dieu ».
le Père a dégagé ton chemin
homélie pour des professions de foi, Ath, 11 septembre 2016
Si{joomplu:528} un enfant a quelque chose à demander à son père, il attend de voir s’il est bien ou mal tourné, disposé. Si on a fait du mal à quelqu’un, et qu’on a le courage d’aller lui demander pardon, avant de paraître face à lui on va quand-même vérifier si sa colère s’est un peu apaisée.
Et Dieu, est-ce qu’on a une idée de son humeur devant le mal que nous faisons ? Il pleure avec celui qui est blessé, méprisé, moqué, volé, trahi. Et il crie à celui qui fait le mal : arrête ! Combien de temps vas-tu encore répandre le malheur ? Mais ensuite, après avoir pleuré avec l’offensé et avoir crié à l’offenseur de revenir à la justice, que fait-il lorsque celui-ci vient en disant : je te demande pardon, je veux revenir à toi ? Est-ce qu’il lui dit : minute, il va d’abord falloir payer ? Non, il dit : moi j’ai tout payé. Par la mort de mon Fils sur la croix j’ai payé tout le mal que tu as fait. Maintenant, viens goûter la réconciliation, l’accueil dans la maison de mon cœur, viens savourer la fête que je vais faire parce que tu reviens et que ça me remplit de joie !
Jésus est-il cohérent ?
homélie du 15e dimanche C, 10 juillet 2016
On connaît bien ce texte{joomplu:20}, il est devenu un des classiques de l’enseignement chrétien. Et de la même manière qu’un autre classique, l’enseignement de Jésus sur le mariage indissoluble, cette intervention de Jésus a lieu à une occasion pénible : un docteur de la loi se lève pour mettre Jésus à l’épreuve.
Mettre Jésus à l’épreuve, cela peut être motivé par le désir de le dénigrer, de le couvrir de ridicule. Mais cela peut venir aussi d’une recherche honnête : ce que Jésus dit résiste-t-il à la difficulté? Jésus est-il cohérent? Son enseignement est-il solide? En ce sens, je vous invite tous à mettre Jésus à l’épreuve et à l’écouter parler.