homélie du 33e dimanche B, 18 novembre 2018, jour de mes 50 ans

Parfois{joomplu:175} nous nous demandons où va le monde. Des parents sont inquiets pour leurs enfants, leurs petits-enfants. Quelle société vont-ils connaître ? Sûrement, il y aura des bouleversements, comme il y en a eu plusieurs fois au cours de l’histoire. À une période difficile succède une époque prospère, et nous imaginons facilement que cela continuera indéfiniment.

Le Christ ne nous parle pas comme ça. Pour lui, la succession des périodes de paix et de guerre correspond au temps où l’évangile doit être annoncé jusqu’aux extrémité de la terre (Mc 13,27 ; Ac 1,8), mais à un moment donné, un moment que nul ne connaît, pas même lui le Christ, cette succession prend fin pour inaugurer un monde vraiment nouveau.

Plusieurs révolutions dans l’histoire ont cru instaurer un monde nouveau. Après les espoirs du communisme ou du scientisme, après les mirages du fascisme, nous vivons notre révolution technologique et regardons les époques qui nous ont précédé comme des époques d’obscurantisme, de sous-développement social. Pourtant, quand nous voyons avec quelle facilité la dignité humaine est aujourd’hui méprisée, les pauvres exploités, les faibles abusés, nous devons nous avouer que nous ne sommes pas parvenus à faire régner la justice et la paix.

C’est une autre révolution dont le Christ nous parle. La révolution de Dieu, qui bouleverse tout, même ce qui paraît le plus stable : le soleil, la lune, les étoiles. À ce moment-là on ne devra plus guetter le cours de la bourse ni le prix des carburants, ni le programme TV de la semaine. Tout cela sera périmé pour toujours. Alors, ce sera la victoire des pauvres de cœur, des doux, de ceux qui pleurent, de ceux qui ont faim et soif de la justice, des artisans de paix (Mt 5). Ce sera la victoire totale de la paix sur la division, de l’amour sur l’indifférence et la haine.

L’annonce de ce jour du Seigneur, de son intervention dans le cours de l’histoire, de son retour dans la gloire doit nous causer une grande joie. Ce sera un printemps comme il n’y en a encore jamais eu. Si cela nous inquiète, il faut se demander : à quoi suis-je attaché qui ne pourra pas entrer dans le Royaume de Dieu ? Vais-je continuer à nourrir cet attachement à ce qui est contraire à l’amour généreux et m’éloigne du printemps de Dieu ? Il ne faut pas traîner à considérer sa vie, car ce n’est pas indifférent de se préparer au Royaume ou de lui tourner le dos. Nous avons la chance de pouvoir vivre selon l’Évangile.